La prochaine semaine pour la qualité de vie au travail organisée par l’ANACT* se tiendra du 20 au 24 juin et aura très justement pour thème « En quête de sens au travail ». (Temps de lecture : 4 min)
Ce sujet est devenu un véritable phénomène poussé par :
- la crise COVID (introduction de la notion de métiers essentiels),
- les mutations des organisations au sein des entreprises (perte d’autonomie des salariés, questionnement sur l’utilité réelle ou perçue de leur fonction, éloignement des centres de décisions),
- mais aussi par les enjeux sociaux et environnementaux.
Selon une enquête de l’APEC*, 57% des salariés de moins de 35 ans considèrent que le sens au travail est une priorité absolue. En parallèle, la DARES* dans une de ses études* met en avant que l’incapacité de faire du « bon travail » est un facteur nuisant à la santé mentale des salariés et un faible sens du travail augmente l’absentéisme. Toutes les entreprises ont donc intérêt, pour remplir leur obligation de protection de la santé mentale de leurs salariés (Code du travail, art. L 4121-1), à veiller à ce que ce sujet soit traité le plus sérieusement possible.
Mais que recouvre la notion de sens au travail ?
Trois caractéristiques sont mises en avant par la DARES pour répondre à cette question :
- Se sentir utile socialement, à savoir quand le salarié perçoit en quoi son travail est utile aux autres et/ou à la société. C’est la dimension « aspirationnelle » de son travail.
- Avoir la possibilité d’apprendre des choses nouvelles dans son travail, de pouvoir y exprimer toute sa créativité et ses opinions quant aux décisions qui le concernent, de s’élever par son travail. Ici, c’est la dimension cognitive qui entre en jeu.
- Trouver de la cohérence éthique dans son travail. En effet, un travail qui se heurte aux valeurs du salarié génère conflits éthiques et souffrance. Cette dernière dimension est celle de l’émotion.
Notre entreprise œuvre-t-elle toujours à donner du sens au travail ?
Cette question est légitime surtout au vu du mal-être exprimé et des remontées qui nous sont adressées par les salariés et face, malheureusement, à une écoute toute relative de la part de notre direction. Il n’y a qu’à voir la multiplication des automatisations des activités (surtout dans les services de gestion), des prises d’appels à la chaîne, la mise en place d’échelons de hiérarchie qui diluent voire font disparaître des messages en lien avec cette quête de sens au travail, un effet navette direction / opérationnel altéré avec parfois des personnes qui travaillent sur des activités sans qu’il soit clairement établi en quoi elles répondent à nos objectifs stratégiques…
La liste pourrait être plus longue et nous ne doutons pas que vous nous aiderez à la compléter encore en nous partageant vos expériences sur le sujet.
L’absence de sens, une fatalité ?
Nous ne le pensons pas. Mais au-delà des mots, il faut que notre direction s’engage dans des actes concrets. Il y a, à notre sens, plusieurs pistes pour cela :
- faire se rencontrer plus souvent les cadres dirigeants et les salariés et oser instaurer le débat sur les activités (certaines entreprises se sont même engagées dans des « shadow comex » ou « comité exécutif fantômes »),
- valoriser les suggestions de tous les salariés et savoir remettre en question des process qui les font s’éloigner de leurs attentes et in fine de l’entreprise,
- exploiter les retours d’expériences,
- améliorer et simplifier les procédures,
- systématiser le principe du feedback direct réalisé par les managers afin de veiller au bien-être des employés et renforcer le sentiment d’utilité,
- lutter contre la surcharge au travail en anticipant les activités et en régulant mieux la charge de travail collective et individuelle et cesser de donner des objectifs inatteignables,
- recruter là où cela est urgent et ne pas attendre que des salariés croulent sous la tâche et le stress pour le faire,
- instaurer un management participatif …
FO proche de vos préoccupations
Nous mesurons à quel point ce sujet préoccupe de plus en plus les salariés et qu’il devient urgent que cela soit pris sérieusement en compte par l’entreprise afin d’améliorer la santé et le bien-être des salariés et réduire par là-même l’absentéisme.
N’hésitez pas à venir vers nous si cet article vous parle. Plus nous aurons de témoignages concrets plus nous pourrons agir auprès de la direction pour que cela change.
Vous pouvez nous contacter :
- par courriel ici
- par téléphone ici
*ANACT = Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail
*APEC = Association Pour l’Emploi des Cadres
*DARES = Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques
*Etude DARES « Quand le travail perd son sens » août 2021