Depuis 1946 soit 75 ans, le Château de Gevingey, propriété du CSE du CIC dans le Jura, est le centre de vacances historique pour nos enfants. Quoi de mieux pour en parler, que leurs témoignages après y avoir passé des vacances :
J’ai grandi, ri, pleuré, crié, joué, rêvé, découvert, appris, dansé, chanté, observé…
J’y ai passé 12 ans, deux fois par an…Gevingey était ma deuxième famille. C’est une école de la vie…Merci à mes parents qui m’ont envoyé en colo à Gevingey et à qui je suppliais d’y retourner chaque année…
Je pense que c’est l’endroit où j’ai le plus appris et dans lequel je me suis le plus développée…J’ai acquis un nombre incalculable de compétences ! Enfin, j’y ai aussi découvert une famille depuis plus de 16 ans…
Lorsqu’on partait à Gévingey, nous partions dans une bulle de bonheur et d’amusement, une équipe d’encadrement toujours bienveillante et dévouée pour nous faire passer les meilleures vacances possibles.
Gevingey, mon havre de paix et de joie pendant 6 ans…Une parenthèse dans un monde qui va trop vite où l’humain est au centre de tout…
Gevingey est unique…Il a marqué des générations d’enfants au CIC, a créé à des milliers de personnes des souvenirs pour la vie…
Ce centre est situé à proximité de grands bassins de population (Lyon, Genève, Dijon, Chalon sur Saône, Besançon, Mâcon), facilement accessible par le réseau autoroutier (A40, A 39 à quelques kms). Il bénéficie d’un caractère architectural exceptionnel sur un parc de 15 hectares, clos, avec une prairie et une forêt avec des infrastructures de qualité : piscine chauffée, aire de jeux, terrains de sports, carrière pour les chevaux, la serre, le potager pour les classes, les colos, les groupes, les familles !
Le partenariat avec l’association Les Colorieurs depuis 2015 et la manifestation « Chahut au Château » ont apporté au lieu une image bénéfique dans la région.
Ouvert pendant les vacances scolaires (Printemps, Eté puis récemment à la Toussaint), il a permis à des milliers d’enfants de profiter de vacances dans un environnement privilégié, protégé et avec un programme pédagogique de haut niveau. En outre, ce lieu emploie 3 salariés toute l’année et créé une petite centaine d’emplois jeunes par an lors de l’ouverture du Centre, sans oublier les entreprises locales qui intervenaient sur le site.
Toutefois, au fil des années, l’activité n’était plus suffisante pour maintenir la viabilité de l’équipement face à des problématiques patrimoniales de plus en plus importantes comme la mise aux normes accessibilité, la problématique des toitures, des réseaux, d’isolation, de chauffage, etc.
Pour mémoire, le CIC Paris participait, il y a un peu plus de 10 ans, à l’entretien de ce patrimoine et sa volonté a été de ne plus s’y associer. Il est regrettable qu’à l’époque aucun accord n’ait pu être négocié au mieux des intérêts du Comité d’Entreprise face au désengagement volontaire du CIC. Depuis, on ne peut que déplorer le sous-investissement chaque année en ne faisant face qu’aux réparations urgentes sans perspective d’exploitation sur la durée.
En 2017, une mission avait été actée pour faire l’inventaire des possibilités de nouveaux financements liés à l’entretien et à l’exploitation du site de GEVINGEY. Ainsi, il ressortait que des subventions pouvaient être obtenues tant côté TOURISME (hébergement de groupe), côté PATRIMOINE (valorisation, mécénat) que EDUCATIF (classes découvertes, création de vergers).
En 2018, Le Comité d’Entreprise du CIC s’est donc interrogé sur le devenir de cet équipement où il est apparu nécessaire de prendre en main la question de la réhabilitation du château tout en réfléchissant à la diversification des activités de cet équipement.
Ainsi, PROTOURISME a été sollicité pour faire une étude avec plusieurs schémas allant de 2M€ à 4M€ (hors subventions) :
- STAND BY : qui prévoit des travaux minimums règlementaires pour le maintien de l’exploitation en termes d’accessibilité et de sécurité ainsi que ceux indispensables à la pérennité des bâtiments (chaudière eau chaude, accès PMR, Infirmerie, logements saisonniers, menuiseries extérieures, rafraichissements peintures) ;
- POURSUITE DE L’ACTIVITE PAR LE CSE AVEC UNE LOGIQUE DE DIVERSIFICATION avec des travaux plus importants comme la rénovation complète des locaux d’hébergement, des salles d’activité, extension du réfectoire, de la cuisine, l’isolation ;
- TRANSFERT DE GESTION A UN TIERS PAR BAIL : ce qui permet le transfert de la charge d’investissement tout en permettant de poursuivre l’accueil des enfants du CSE ;
- LA VENTE DU BIEN : solution qui entraîne des pertes d’emplois au sein du CSE employeur et une vente très incertaine tant sur la durée que le prix de cession.
Ce dossier qui trainait en longueur depuis des mois quant à une décision à prendre après les résultats de cette étude a trouvé son dénouement soudainement. Un problème ponctuel de chaufferie semble t’il est venu remettre ce dossier sur la place publique du CSE jusqu’à cette réunion extraordinaire du CSE du 09 Février dernier.
Celle-ci s’est avec un ordre du jour ambigu car les points 1 (STAND BY) et 2 (POURSUITE DE L’ACTIVITE) avaient disparu des possibles éventualités fournies par l’étude.
FO s’est d’ailleurs étonné de cette absence considérant que l’Ordre de jour était orienté pour une vente uniquement, aucun élément n’étant d’ailleurs fourni sur le point 3 (Transfert de gestion) comme par exemple un modèle de convention pour éclairer l’avis des élus.
Au final, les votes sont intervenus sur les 4 schémas et la CFDT et le SNB-CFE CGC à l’unanimité ont décidé de mettre en cessation d’activité le château de GEVINGEY dès maintenant et de faire procéder à la vente.
Les enjeux financiers de ce lieu ont donc pris le dessus au détriment :
- Du rôle social d’un CSE avec la destruction d’une centaine d’emplois de jeunes chaque année, de 3 emplois au CSE directement menacés par cette décision ;
- Du côté pédagogique des séjours organisés sur ce site et reconnu par tous ;
- De l’image que le CSE du CIC avait dans cette région qui va être définitivement ternie allant peut-être même toucher indirectement celle du CIC, souvent seul nom retenu par les habitants jurassiens (« le château du CIC »).
Par cette action, notre CSE serait-il devenu une entreprise gérée comme une société commerciale sans considération de l’humain comme on le voit trop souvent ailleurs ?
En tout cas FO ne cautionnera jamais la gestion d’un CSE sans tenir compte de l’humain.
